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Premières nations

Les Premières nations du Canada ont été et continuent d'être profondément affectées par les projets énergétiques, et en particulier par les grands projets hydroélectriques. Depuis sa création, le Centre Helios a eu l'occasion de contribuer à bon nombre de ces débats.

D'une certaine manière, le Centre Helios est né des conflits entourant le projet Grande-Baleine, un projet hydroélectrique de 3 000 MW qu'Hydro-Québec cherchait à construire au début des années 1990 sur la rivière Grande-Baleine, dans le nord du Québec, à la frontière entre les terres des Cris et celles des Inuits. Nommé par le Grand Conseil des Cris, Philip Raphals, cofondateur d'Helios, est devenu coordonnateur scientifique adjoint du Bureau de soutien à l'examen public du projet Grande-Baleine, l'organisme chargé de coordonner les évaluations environnementales requises en vertu de la Convention de la Baie James et du Nord québécois (CBJNQ) et d'autres lois pertinentes.

Le projet Grande Baleine a été "mis sur la glace" en 1993 et n'a jamais été dégelé. Mais dans son sillage, le gouvernement du Québec a organisé un débat public sur l'énergie (1995), qui a ouvert la voie à la création de la Régie de l'énergie du Québec, afin de permettre au public de participer aux activités d'Hydro-Québec, par le biais de la réglementation. Bien que l'étendue de ses pouvoirs ait été considérablement réduite par la loi 116 (2000), la Régie continue de jouer ce rôle important.

Au fil des ans, le Centre Helios a joué un rôle important dans les débats autour de plusieurs grands projets hydroélectriques canadiens, notamment le projet Eastmain 1A/dérivation Rupert au Québec, le projet Muskrat Falls au Labrador et le projet Site C en Colombie-Britannique.

Le projet Eastmain 1A/Dérivation Rupert est le dernier élément du projet La Grande construit dans les années 1970. Bien que la CBJNQ ait autorisé le projet de l'Eastmain-1, Hydro-Québec l'a jugé non rentable sans la dérivation de la rivière Rupert et l'ajout de la centrale de l'Eastmain 1A. Ces projets ont été acceptés en principe par les Cris dans le cadre de la Paix des Braves, sous réserve d'une évaluation environnementale.

Dans le cadre de ce processus d'évaluation, Philip Raphals a fourni un témoignage d'expert au nom des nations cries de Nemaska, Waskaganish et Chisasibi, les trois communautés qui seraient directement touchées par le projet. Son témoignage a montré que le projet n'était pas nécessaire pour répondre aux besoins énergétiques prévus du Québec, ni pour assurer la fiabilité du système. Il a plutôt constaté que le principal avantage du projet serait d'augmenter les ventes à l'exportation, dont les risques et les avantages économiques n'ont pas été pleinement explorés. La commission d'examen conjoint a abondé dans ce sens en déclarant que "les impacts environnementaux et sociaux prévus seront nombreux et étendus, mais ces impacts sont définissables et peuvent être atténués de manière satisfaisante si toutes les conditions nécessaires sont mises en œuvre". Toutefois, le rapport n'était pas unanime. L'un des trois membres du panel a conclu que le projet ne devait pas être réalisé. Jocelyne Beaudet a écrit : "Compte tenu du caractère irréversible de tout ce qui serait perdu à la suite de ce projet, ce type de rivière devrait être inclus dans la catégorie des espèces désignées comme étant en péril, menacées ou vulnérables, et considéré comme tel dans le réseau des aires protégées du Québec". Le projet a été commandé en

Dans le cadre du projet Muskrat Falls (qui fait partie du Lower Churchill Generation Project), Philip Raphals a fourni un témoignage d'expert sur la justification du projet à la commission conjointe d'examen environnemental mise en place par les gouvernements fédéral et provincial en 2011, au nom de Grand Riverkeeper (Labrador), une ONG locale. Il a également témoigné lors de l'examen du projet par la commission des services publics (2011), sur la liaison de transmission (2012) et, bien plus tard, devant la commission d'enquête chargée de déterminer ce qui n'a pas fonctionné. Une revue détaillée de ce travail est disponible ici.

Le site C a suivi une voie similaire. M. Raphals a de nouveau fourni un témoignage d'expert sur la justification du projet à la Commission d'examen conjoint, cette fois au nom de l'Association tribale du Traité 8 (2014). Malgré un rapport très critique remettant en cause la justification du projet, le gouvernement de la Colombie-Britannique a autorisé le projet en 2016. Deux ans plus tard, en partie en réponse à "Reassessing the Need for Site C", une analyse réalisée par le Centre Helios en collaboration avec le Program on Water Governance de l'Université de Colombie-Britannique, le nouveau gouvernement a demandé à la BC Utilities Commission de réexaminer la nécessité du projet. Le Centre Helios a contribué à plusieurs études dans le cadre de ce processus. Bien que le rapport final de la BCUC ait jeté un doute considérable sur la justification économique du projet, le gouvernement de la Colombie-Britannique a choisi d'en autoriser la poursuite. Une analyse détaillée de ces travaux est disponible à l'adresse suivante ici.

Le Centre Helios a également aidé les Premières nations du Manitoba et du Labrador à faire entendre leur voix dans le processus de réglementation. Au Manitoba, le témoignage d'Helios a conduit le Commission des services publics d'établir une catégorie de tarifs pour les résidences des Premières nations dans les réserves, afin de protéger les résidents des réserves de l'augmentation des tarifs appliquée ailleurs dans la province.

 

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