L'énorme demande d'énergie liée à l'extraction de bitcoins est devenue une source d'énergie renouvelable. un problème majeur pour les systèmes électriques du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador (NL). Le Centre Helios a joué un rôle important dans ce débat dans ces deux provinces.
Au Québec, après avoir incité pendant des années les centres de données à s'installer au Québec pour profiter des températures froides et des prix bas de l'électricité, Hydro-Québec s'est soudainement retrouvée en 2018 face à des demandes de mineurs de bitcoins pour des milliers de mégawatts - bien plus d'énergie qu'elle ne peut en fournir sans de nouveaux investissements majeurs à la fois dans la production et la transmission. En réponse, le gouvernement du Québec a ordonné à la Régie de l'énergie de créer une classe tarifaire dédiée à ces clients, et de créer pour eux un bloc d'énergie qui maximiserait, entre autres, les revenus d'Hydro-Québec.
Cela a donné lieu à une série d'auditions, qui se poursuivent encore aujourd'hui. HQ a d'abord proposé une sorte d'enchère tarifaire, où les mineurs de bitcoins devraient offrir les prix qu'ils sont prêts à payer, à partir de 1 ¢/kWh de plus que les tarifs réguliers. La Régie a toutefois rejeté cette proposition, la jugeant incompatible avec les principes généraux de tarification. Au lieu de cela, elle a créé un bloc d'énergie de 300 MW, qui sera attribué par le biais d'un appel à propositions, sur la base de critères tels que le nombre d'emplois créés par MW et l'utilisation de la chaleur résiduelle.
Il est surprenant de constater que seuls 30 MW ont été attribués dans le cadre de ce processus. La Régie a ensuite demandé à HQ de proposer un mécanisme d'allocation des 270 MW restants dans le bloc, ou d'en demander la réduction. HQ suggère que ces MW soient simplement alloués selon le principe du premier arrivé, premier servi, sans critère de sélection économique ou environnemental.
Dans le cadre de ces procédures, la preuve du Centre Helios a exploré les implications de ces nouvelles charges sur l'approvisionnement et le coût du service d'HQ Distribution. D'autres régions à faibles coûts confrontées à l'arrivée soudaine d'importantes charges de bitcoins ont mis en place des pratiques réglementaires pour s'assurer que les coûts et les risques supplémentaires qu'elles engendrent ne sont pas supportés par les clients existants, et nous avons cherché à faire mettre en place de tels mécanismes au Québec. Le problème est particulièrement aigu au Québec en raison de la structure du "contrat patrimonial", qui oblige HQD à acheter de l'électricité aux États-Unis ou à HQP, souvent à des prix très élevés, pendant les heures où elle soupçonne qu'elle dépasserait autrement son allocation d'électricité patrimoniale.
Malheureusement, ni HQ ni la Régie ne semblent avoir pris en compte ces coûts supplémentaires. La Régie est en train de délibérer sur l'approche "premier arrivé, premier servi" de HQD.
Au Labrador, les problèmes sont quelque peu différents. Les tarifs de l'électricité au Labrador sont très bas - encore plus bas qu'au Québec - mais il n'y a pratiquement pas de capacité supplémentaire disponible sur le marché de l'électricité. de transmission. En conséquence, l'ajout de quelques dizaines de MW de minage de bitcoins a obligé Newfoundland and Labrador Hydro (NLH) à proposer des améliorations de transmission qui - étant donné le petit nombre de clients desservis - se sont traduites par des augmentations de tarifs substantielles. Le fait que ces augmentations de tarifs étaient dues aux mineurs de bitcoins n'est apparu qu'à la suite de nos efforts, dans le cadre du dossier tarifaire de 2017.
Malheureusement, ni NLH ni le NL Public Utilities Board (PUB) n'ont manifesté d'intérêt pour la création d'une catégorie tarifaire distincte pour le minage de crypto-monnaies. Cette mesure, prise non seulement au Québec mais aussi dans les États de New York et de Washington, où les coûts sont faibles, prend en compte les risques uniques pour les contribuables qui résulteraient de la construction de nouvelles infrastructures pour desservir une industrie dont l'avenir est très incertain, et permet aux régulateurs de répartir équitablement les coûts et les risques.
Au lieu de cela, la Commission a adopté notre recommandation de mettre en place une politique d'ajout de réseau, qui garantit que les nouveaux utilisateurs qui rendent ces mises à niveau nécessaires sont tenus de les payer. Dans le même temps, elle a dû créer des exemptions à cette politique, afin de s'assurer qu'elle ne rende pas impossible la réalisation de projets importants pour la société, qu'il s'agisse d'hôpitaux, d'immeubles de bureaux ou de centres commerciaux.
Il s'agit d'une avancée, mais très partielle, qui ne règle pas le problème de l'alimentation électrique. La raison pour laquelle les tarifs de l'électricité sont si bas au Labrador est qu'il dépend des 300 MW d'"énergie de rappel" qui lui sont attribués par le projet de Churchill Falls de xxxx-MW - le reste étant acheté par Hydro-Québec. Si ce quota est entièrement utilisé pour le minage de bitcoins, le Labrador devra se tourner vers des sources d'énergie beaucoup plus coûteuses, ce qui aura bien sûr des répercussions importantes sur les tarifs locaux. Ces questions doivent encore être abordées par le NLH et le NLPUB.